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"Vaincre un crabe aux pinces d'argile"
2 avril 2018

La découverte de mon cancer du sein:

  

 Comment ai-je découvert mon cancer ? 

  • Les premiers signes:

Je pense que je vais vous étonner, mais je crois que mon cancer était là depuis longtemps, et moi infirmière, de surcroît, je n'ai rien vu, trop la tête dans le guidon, et les yeux clos.

 

Tout a commencé en octobre 2016, en prenant, ma douche, je constate un écoulement, transparent, venant des orifices de lactation.

 

"Et c'est là où j'hallucine, en pensant à cette réaction évidente de déni, j'ai garni, mon soutien gorge et ce pendant trois mois!!!!!!"( pour ne pas le tacher par cet écoulement évidemment.)

 

« Suis-je complètement zinzin »???

 

Aujourd'hui je me pose sérieusement la question!

 

  • Le déni :

 

Ou est-ce ce fameux déni? Comme le déni de grossesse qui pour moi est un véritable mystère, tant ma grossesse je l'ai su presque le jour où je suis tombée enceinte, tant tout en moi était chamboulé.

 

Bref ce déni est réel et j'y ai été confronté, évidemment à ce jour je travaille beaucoup sur la culpabilitéCar malheureusement même si j'ai fait un grand chemin, elle ne peut qu'être présente.

 

Donc durant ces trois mois mon sein me fait mal, il y a un écoulement, et mon mamelon est comme "grignoté", alors je vide ma pharmacie, trouve quelques "antibios" qui restent, j'ai l'impression que ça marche, alors moi grand médecin de mon état n'est ce pas???

 

Je me diagnostique : un abcès !!!

 

ça arrive ! 

 

Et voila et roulée jeunesse, pas de panique !!!

 

Sauf que je ne suis pas médecin, et je suis nulle de surcroît! 

 

Et puis Noël passe, j'ai toujours mal, mais chose étrange mon sein a gonflé, beaucoup gonflé!!

 De plus et cela est vraiment à signaler, j'étais épuisée, voir éreintée depuis des mois, impossible de récupérer la forme, j'en étais à passer un max de temps sur mon canapé à ne rien faire, je m'occupais de ma fille de cette manière. J'avoue avoir laissé passer des choses comme la télévision le soir, et le dodo avec maman, juste parce que le fait qu'elle ne dorme pas bien dans sa chambre me compliquait la vie!

 

Grosse erreur!

 

Pour en revenir à cette découverte qui n'est pas fortuite du tout.

 

Je retourne au travail de nuit entre Noël et nouvel an, et ma fatigue est telle que j'avoue avoir eu beaucoup de mal à tenir mon poste ce qui a fort justement agacé une de mes collègues qui me trouvait un peu lente, et plaignante, ....

 

Je me souviens avoir pensé tout haut, "il faut que je me repose, je ne tiens pas, je dois me reposer!"

 

« Les filles ont du penser que j'avais un peu trop abusé de la fête pour Noël! »

 

Mais il n'en était rien , le surlendemain j'ai mal, là encore le grand médecin qui sommeille en moi, diagnostique évidemment une grosse déchirure musculaire sur le grand pectoral gauche, et comme je suis une immense sportive rien d'étonnant n'est-ce pas?

 

Je me soulage à grand coup d'antalgiques plus ou moins puissants et efficaces, et roule ma poule!

 

Le 31 décembre, je souffre, ne fait pas la fête, reste au calme car le bruit me dérange, je crois que mon cerveau c'est réveillé durant cette nuit et c'est le moment où enfin je me suis dis :

" Et si c'était une tumeur?"

 Mais j'ai du soufflé sur cette idée car je me souviens très bien avoir dit à tout le monde que le 7 est un super chiffre que l'on allait tous passer une super année 2017, le changement de gouvernement, les petits tracas du quotidien, une amélioration des conditions de travail, bref j'y croyais vraiment je crois, ou étais-ce encore une stratégie de mon cerveau pour encore me voiler la réalité

 

 

  • Les circonstances de découverte :

     

Ce jour là, 1 janvier 2017, il gelait fort dans la plaine, et j'avais des chevaux en garde, les abreuvoirs automatiques étaient gelés, il fallait apporter l'eau au pré avec des jerricans, avec ma mère et une autre dame impliquée auprès des chevaux nous avons passé une grande partie de notre journée à effectuer cette dure tache, évidemment comme je suis wonder-woman, je prenais les jerricans les plus lourds et les plus remplis possibles .

 

Et puis au retour je ne peux pas conduire j'ai l'impression d'avoir un ballon de rugby sous le bras, grâce à ce travail de força j'ai pu enfin ouvrir les yeux et comprendre qu'il y avait un problème grave .

 

Je témoigne concernant ma propre expérience en espérant vraiment aider les autres à ne rien laisser traîner, c'est une erreur, une grave erreur. On ne s'auto-médicamente pas sur un problème gynécologique, on ne s'auto-diagnostique pas non plus, on fonce chez le généraliste si les rdv chez le gygy sont trop longs à obtenir! Il ne faut en aucun cas laisser traîner, cela peut être bénin, voir rien du tout. Ou cela peut être malin, mais dans ce cas-là le temps joue pour nous, plus vite nous sommes pris en charge, plus nos chances sont grandes.

 

Dans mon cas il est malheureusement évident que mon inconscient savait mais que mon conscient le refusait pour des raisons qui sont propres à mon histoire et à ma psychologie, …

 

Si tu as une tumeur, TU meurs!!!!

 

Voilà ce qu'entendait mon inconscient et c'est pour cela que ça ne remontait pas à la surface... Cette phrase est connue, je la connais, pourtant elle m'a impactée alors que j'ai conscience du fait que tumeur ne veut pas dire grand chose en terme de cancer beaucoup de tumeurs restent bénignes et c'est tant mieux!

 

Mais pour l'inconscient collectif, c 'est déjà fatal, rien que la consonnance du mot fait peur, et c'est bien normal! 

 

  • Épilogue :

 Le 2 janvier, je suis allée voir mon médecin traitant, je lui ai dit en ces termes :

 

" Je vais vous montrer mon sein, mais ça ne peux pas être ça, j'ai allaité pendant 3 ans!"

 

Il m'a répondu en ces termes:

 

" Non ça ne peut pas être ça, mais tu vas de suite faire une prise de sang et une écho, ainsi qu'une mamo, tu dis que je veux les résultats rapidement"

 

Total du temps passé ce jour-là dans le cabinet peut-être 10 minutes en tout, des vœux pour cette nouvelle année, et un arrêt de travail! 

 

Cette fois-ci j'avais tout compris, il allait falloir être forte, et surtout, surtout ne pas culpabiliser, sur ce manque de clairvoyance.

 

J'ai su le 2 janvier 2017 que j'étais atteinte d'un cancer, j'avais 35 ans, "Bonne année"!

 

 

 

 

 

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